Le rôle des soldats azerbaidjanais dans la Résistance française
Un azerbaïdjanais sur cinq a pris part dans l'engrenage des hostilités, lié à la Seconde Guerre Mondiale. Pour une population, estimée en 1941 à 3,4 millions d'habitants, 681.000 azerbaidjanais, dès le premier jour, ont été enrôlés dans les combats contre les Nazis, dont 250.000 ont été tués sur le champ de bataille. Plus de 400.000 azerbaidjanais ont été décorées, parmi lesquels 14 ont reçu des médailles de Chevalier de l'Ordre de la Gloire et 123 - Héros de l'Union soviétique.
Parmi eux nombreux était ceux qui ont regagné le milieu de la Résistance en France. En effet, suite à l'invasion de l'URSS en 1941, les nazis créés Légion dite de l’Est, composée de soldats de l'armée soviétique faits prisonniers et enrôlés de force.
Traqués, arrêtés, torturés, des dizaines d’entre eux ont cependant réussi à rejoindre les maquis aveyronnais. A partir de juillet 1944, plusieurs centaines de révoltes se sont produites, notamment à Carmaux et Capdenac, ou, lors de la retraite des troupes nazies de Rodez, en août 1944. C'est ainsi, que plusieurs maquis du sud d’Aveyron se sont vus renforcer par des prisonniers azerbaidjanais.
Les soldats azerbaidjanais ont apporté un appui efficace dans l’organisation des opérations militaires contre les nazis et dans la libération des plusieurs villes françaises. A ce titre, il convient de souligner les noms de vaillants soldats azerbaidjanais, ayant participé à la Résistance : Abdoullayev Nouru, Aliyev Hassan, Veliyev Veli, Gousseynov Michayil, Djafarchanli Pasha, Kourbanov Feyzullah, Mammedov Gouseynrza, Mamedov Kourban et particulièrement Akmédia Mikhaïlogly Djabraïlov qui suscite un intérêt particulier chez les historiens de la Résistance. A.Djabraïlov a été engagé en août 1944, dans le 3e régiment de Hussards, formé à Montauban et ensuite dans le 4e escadron du 3e régiment de Hussards. Son rôle dans la résistance française était significatif. C’est sous sa direction que plusieurs attentats ont été commises sur les lignes de chemin de fer, afin d’empêcher l’ennemi de transporter des milliers de Français dans des camps de concentration. Il a participé activement dans la destruction des ponts, l’explosion des dépôts des nazis, des maisons où étaient logés des officiers nazis. Grâce à ses actes de courage, plusieurs pertes matérielles et humaines ont ainsi pu être évitées. Pour les opérations risquées qu’il ait mené avec succès, le secrétaire général du Parti communiste français, Maurice Thorez, lui a offert un pistolet. Après la démobilisation du régiment, il prend part aux campagnes des Vosges et d’Alsace avec la Ière armée française. Le gouvernement français a apprécié les mérites militaires de A. Djabraïlov et lui a conféré le titre d’Héros National de la France. Il a été également décoré de la Légion d’honneur, d’une série d’ordres et de médailles du gouvernement, comprenant, entre autre, la médaille militaire décernée pour la bravoure, ouvrant le droit de passer devant les hauts gradés aux défilés militaires.
En octobre 1995, lors du premier anniversaire de la mort de A.Djabraïlov, une statue de bronze a été érigée sur sa tombe, à la demande du gouvernement de la République d’Azerbaïdjan. La même année, la nouvelle d’attribution d’une pension à titre personnel, ainsi que des médailles, décernées par le gouvernement de la République Française à A. Djabraïlov à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de la Victoire sur le fascisme lui arrive, hélas, peu après sa mort.
Le 15 octobre 1998, il obtient, à titre posthume, le Diplôme Nationale de Reconnaissance pour sa participation aux combats pour la libération de la France.
A l’occasion du 65ème anniversaire de la victoire des armées françaises et alliées sur les nazis Monsieur Elchin Amirbayov, Ambassadeur d'Azerbaïdjan s'est rendu, le 8 mais 2010, au cimetière municipal de Rodez pour se recueillir sur les tombes de plusieurs combattants Azerbaidjanais qui ont sacrifié leurs vies sur le chemin de la libération de la France.