Jazz Culture : Le jazz azerbaïdjanais
L’Azerbaïdjan, ce petit pays aux confins du Caucase à peu près de la taille de l’Autriche et peuplé d’à peine 10 millions d’habitants, possède une tradition de jazz remontant à plus de 90 ans dont peu de pays peuvent se targuer…”
Ainsi est introduit le dossier “Le jazz azerbaïdjanais, entre transcendance et universalité” par Ulkar Muller, du magazine IRS-Héritage n°10 Hiver 2017-2018 paru récemment. On y rencontre le premier Orchestre National de Jazz créé en 1939 par Tofig Guliyev, rebaptisé plus tard Ensemble de l’Armée rouge pour remonter le moral des troupes pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après la mort de Staline, Bakou se transforme en l’un des centres jazz de l’URSS dans les années 1960 et 70 où Rafig Babayev (1937-1994) et Vagif Mustafazadeh(1940-1979) en sont les représentants.
Plus tard, les bouleversements politiques et la crise économique qui en découle, amènent des musiciennes comme Aziza Musatafa Zadeh, la fille de Vagif Mustafazadeh, et Amina Figarova, à quitter l’Azerbaïdjan pour s’installer et continuer leurs carrières en Europe ou aux États-Unis. Les années 2000 marquent la renaissance du jazz azerbaïdjanais et l’émergence d’une nouvelle génération de musiciens. Le pianiste Isfar Sarabski en fait partie, lauréat du concours de piano solo du Festival de Jazz de Montreux en 2009, à l’âge seulement de 19 ans. Il devient le pianiste de Dhafer Youssef.
La France est certainement un des pays qui s’est intéressée le plus tôt à l’ethno-jazz azerbaïdjanais. Pour exemple, le pianiste Shahin Novrasli, poulain de Ahmad Jamal, que l’on a vu sur toutes les grandes scènes françaises.