2021-06-03

Commentaire du Service de presse du Ministère des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan, concernant les propos tenus par le Président français Emmanuel Macron lors d'un point de presse conjoint avec le Premier ministre arménien, le 01 juin 2021

Tout d'abord, nous tenons à souligner que le cessez-le-feu est assuré dans la région, et cela sur la base de la déclaration conjointe signée le 10 novembre 2020 par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie. Les forces de maintien de la paix russes, dans le cadre de leur mission, œuvrent à assurer le cessez-le-feu. Nous ne voyons aucun rôle de la France à ce sujet.

Comme on le sait, la partie azerbaïdjanaise a toujours adopté la position d’échanger tous les prisonniers de guerre selon le principe « tous contre tous ». Comme nous l’avons déclaré à maintes reprises, il n’y a pas de prisonniers de guerre arméniens en Azerbaïdjan. Quant aux membres du groupe de sabotage, qui ont été dépêchés sur le territoire de l'Azerbaïdjan le 26 novembre 2020 après la signature de la déclaration trilatérale et qui y ont commis des actes terroristes, ainsi qu’aux membres du groupe de reconnaissance et de sabotage infiltrés sur notre territoire en direction du district de Kelbadjar et ayant tenté de mener des actions subversives visant la pose de mine terrestres sur les routes, ne sont pas des prisonniers de guerre. 

En ce qui concerne les fausses accusations portées par l'Arménie à propos des soldats arméniens portés disparus, nous tenons à noter que, comme on l'a découvert ces jours-ci en Arménie, les corps de ces soldats sont conservés dans les unités de réfrigération de l'une des morgues, ce qui a provoqué un grand scandale dans ce pays. En revanche, l'Azerbaïdjan, guidé par les principes humanitaires, a retrouvé les corps d'environ 1 600 militaires arméniens avec la participation des soldats de la paix russes et des représentants du Comité international de la Croix-Rouge. Les corps de soldats arméniens ont été remis à l’autre côté. Cependant, jusqu’à présent, l'Arménie n'a fourni aucune information concernant plus de 4 000 Azerbaïdjanais portés disparus pendant la première guerre du Karabakh.

Nous saluons les propos du président français sur la restauration des monuments culturels musulmans. Mais en même temps, au sujet de l'emploi du terme « Haut-Karabakh » dans son discours, nous tenons à souligner qu'il n'existe pas d'unité administrative et territoriale de ce nom.

S’agissant du dialogue direct mentionné dans le discours, il convient de noter que cela se fait déjà. En vertu de la déclaration signée par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie, des rencontres se tiennent au niveau des vice-premiers ministres, il y a donc un dialogue. Cependant, la France ne joue aucun rôle dans ce processus.

En ce qui concerne le processus de délimitation et de démarcation des frontières, comme nous l’avons déjà dit, l’Azerbaïdjan appuie le lancement du processus de délimitation, et ce processus doit être résolu par des négociations.

Nous tenons à souligner une fois de plus que les militaires azerbaïdjanais servent sur leurs terres natales. Nous constatons avec regret qu'en dépit de sa qualité de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE depuis 1997, la France n'a jamais appelé au retrait des forces armées de l’Arménie des territoires occupés de l'Azerbaïdjan, même si c’était l’exigence découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Pour ce qui est du règlement des questions frontalières par le biais de négociations, nous tenons à déclarer que l’Azerbaïdjan a toujours été partisan d’un règlement négocié du conflit et a participé au processus de négociation durant 28 ans. C'est pourquoi l'Azerbaïdjan est toujours ouvert au processus de discussions et de négociations.

Ce n’est un secret pour personne que la France a une sympathie particulière pour l'Arménie, mais en tant que coprésident du Groupe de Minsk, elle doit maintenir sa neutralité officielle. Nous espérons que conformément au mandat de coprésidence, la France adoptera une position neutre et impartiale.

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